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La Théorie de l’Utilisation Progressiste ou PROUT -prononcé praote- en anglais est une vaste théorie sociale élaboré par le philosophe et le guide spirituel Prabhat Ranjan Sarkar (1921-1990). Sarkar

Sarkar lança PROUT en 1959. En 1962, il donna une description officielle de PROUT. Tout au long de sa vie, il ne cessa d’approfondir le sujet. PROUT ne traite pas seulement de droits de propriété et d’économie. Elle embrasse plutôt la totalité de l’existence individuelle et collective, pas seulement des êtres humains mais de tous les êtres. Les partisans de PROUT (proutists en anglais) prétendent que cette théorie surmonte les limitations propres au capitalisme et au communisme.


Définition

On peut définir PROUT par l’examen des trois mots qui composent l’acronyme : progressiste, utilisation et théorie.

Progressiste

Dans PROUT, le progrès signifie un accroissement du bonheur général et du bien-être de tous. En d’autres termes, le progrès n’est pas purement matériel. Il a aussi des dimensions psychiques et spirituelles. De plus, le progrès ne peut être partiel. Il n’exclut quiconque. En conséquence PROUT mesure le progrès en observant l’évolution du niveau de vie minimal.

Utilisation

Le premier principe fondamental de PROUT se fonde sur la notion que les droits de propriété sont seulement d’ordre usufruitier. En d’autres termes, les êtres vivants ont le droit d’utiliser toute chose mais ne peuvent posséder quoi que ce soit. Le premier principe fondamental (traitant de loi) définit la manière dont on encadre l’utilisation. Les quatre principes fondamentaux tentent d’encadrer l’utilisation en matière d’économie, de développement, d’administration et de changement.

Théorie

PROUT reconnaît qu’il y a deux types de théorie : (1) les théories ayant leur source dans la pratique (pragmatisme) et (2) les théories qui rompent avec la pratique. PROUT soutient que seul le premier type de théorie doit être matérialisé (bien que cette matérialisation requière du temps, un effort et une occasion). Certaines des théories de la deuxième catégorie ne sont pas applicables. PROUT affirme être une théorie pragmatique. Il base cette affirmation sur une analyse complète de l’histoire et des caractéristiques de la société humaine ainsi que de sa psychologie, sa sociologie, sa cosmologie, son économie etc. La position de PROUT sur ces domaines est expliquée ci-dessous.


Chronologie et influences

Cette section introduit les événements significatifs qui jalonnent l’histoire de PROUT. Elle décrit aussi les influences qui ont marquées son développement.

Chronologie

En 1959 Sarkar introduisit les noms, Théorie de l’Utilisation Progressiste et PROUT, et donna un aperçu des cinq principes fondamentaux dans Idée et Idéologie. En 1962 Sarkar présenta PROUT dans le détail et donna la version officielle des cinq principes fondamentaux dans Ananda Sutram. En 1967, Sarkar développa sa théorie du cycle social dans Une Société Humaine Vol. 2. De 1971 à 1978 Sarkar fut emprisonné jusqu’à son acquittement. Les Proutistes croient qu’il fut arrêté pour éliminer PROUT avec son fondateur. De 1978 à 1990 il ne cessa de développer PROUT jusqu’à sa mort. En 1982 Sarkar introduisit le nouvel humanisme, une théorie philosophique distincte mais complémentaire de PROUT. En 1987 Sarkar introduisit la théorie de l’équilibre dynamique pramá. En 1987 on commença à traduire et à compiler tous les discours liés à PROUT et ce travail s’est poursuivi jusqu’à ce jour.


Influences

PROUT possède clairement des similarités avec certaines des théories philosophiques et sociales qui l’on précédés. Il est difficile de déterminer l’influence qu’ont eu ces théories sur la pensée de Sarkar ; celait serait cependant une négligence de notre part d’ignorer les liens avec ces théories.

Tantra

La principale description de PROUT apparaît à la fin d’un livre de versets sanskrits qui portent sur des thèmes liés au ou dérivés du tantra. Cela inclut la tradition du yoga. D’ailleurs, les termes utilisés pour décrire PROUT sont principalement en sanscrit. Nous pouvons en déduire que PROUT est une théorie fondée sur la spiritualité et non la religion.

Socialisme

PROUT est assurément dans la ligne de la pensée socialiste. Sarkar emploie souvent le terme socialisme progressiste pour décrire PROUT. Les écrits de Sarkar et les principes et politiques de PROUT sont tout aussi soucieuses de l’intérêt collectif que ne l’était la théorie du socialisme.

Dayabhaga

Sarkar compare souvent son concept de droits de propriété au système légal du dáyabhága imaginé par Jiimutabahana Bhattacharya. Dans ce système, les enfants bénéficient d’un droit usufruitier pour ce qui est de la propriété de leur père mais héritent seulement de sa propriété après sa mort. En accord avec la tradition tantrique, Sarkar voit l’univers comme la création d’un géniteur divin. Etendant le dáyabhága à cette vision universelle, Sarkar proclame que tous les êtres vivants sont les membres d’une même famille où tous ont un droit usufruitier mais pas le droit de propriété. PROUT est d’ailleurs la théorie de l’utilisation progressiste et non la théorie de la possession progressiste.

Varnashrama

Sarkar rejette catégoriquement le système de caste hindou du varnashrama. Néanmoins, la terminologie employé par Sarkar pour décrire le cycle social ressemble beaucoup à celle du varnashrama. Bien que la terminologie de Sarkar s’interprète et s’applique différemment de celle du varnashrama, on ne peut nier leurs similitudes.


Les cinq principes fondamentaux.

En 1962, Sarkar donna une description officielle de PROUT dans seize aphorismes numérotés (voir chapitre 5 de Ananda Sutram). Les cinq derniers de ces aphorismes constituent les cinq principes fondamentaux de PROUT. On qualifie ces principes de fondamentaux car ils permettent de bien comprendre les concepts attachés à ces principes, l’interrelation entre ces principes et leurs domaines d’application respectifs. Les cinq aphorismes tirés d’Ananda Sutram sont les suivants : 1. On ne peut accumuler de biens sans la permission de la société. 2. On doit utiliser au maximum et distribuer rationnellement les ressources grossières, subtiles et causales. 3. On doit utiliser au maximum les potentialités physiques, mentales et spirituelles des êtres individuels et collectifs. 4. On se doit de bien équilibrer les utilisations grossières, subtiles et causales. 5. Les utilisations varient avec le temps, le lieu et la forme ; les utilisations se doivent d’être progressistes. C’est dans un de ses touts premiers ouvrage, Idée et Idéologie que Sarkar donna le premier aperçu de ces cinq principes fondamentaux.


Autres concepts clefs

Cette section décrit quelques concepts supplémentaires liés à PROUT. Les concepts sont classés par ordre alphabétique pour en faciliter l’étude.

Administration

En matière d’administration, PROUT aborde deux problèmes fortement inter-reliés : - La prise de décision - Le gouvernement

La prise de décision

Chaque décision doit prendre en compte de multiples options. Le quatrième principe fondamental de PROUT revendique une bonne harmonie entre les différentes utilisations. Sarkar développe le concept d’adaptation harmonieuse en affirmant le besoin de maintenir un équilibre et une concorde entre tous les facteurs : grossiers, subtils et causaux de même que les facteurs physiques, mentaux et spirituels. Par exemple, la société est obligée de fournir à tous le minimum vital. Mais si la société s’acquittait de cette obligation en construisant une maison pour chaque citoyen et en livrant de la nourriture à chaque domicile, cela rendrait les gens paresseux. Il serait plus judicieux de donner à tous un travail convenable suffisamment rémunéré pour se payer tout ce dont on a besoin pour vivre. La meilleure façon d’élever le niveau de vie est d’augmenter le pouvoir d’achat de chacun. Dans les années qui suivirent, Sarkar formalisa et étendu ce paradigme décisionnel (que l’on appelle parfois la loi du parallélisme) en introduisant la théorie du pramá.

Gouvernement

Conformément à la loi du parallélisme de Sarkar (voir au- dessus), chaque prise de décision doit prendre en compte deux facteurs. Ces deux facteurs sont la subtilité et la rareté. Pour PROUT, c’est au gouvernement, l’institution décisionnelle la plus puissante, de prendre en compte ces deux facteurs pour déterminer le travail que la société doit exiger d’un individu. Tout être humain a un potentiel physique, mental, et spirituel. Ce potentiel en chacun se doit d’être développé au maximum. Il se peut que ce potentiel ne soit pas encore développé chez certains individus. La société devrait essentiellement utiliser ceux dotés seulement d’une capacité physique dans des travaux physiques. La société devrait donner à ceux qui sont dotés physiquement et mentalement des travaux plutôt mentaux que physiques. La raison que donne Sarkar est que la capacité intellectuelle est plus rare et subtile que la capacité physique. Sarkar soutient qu’avec une telle approche, la société profite plus du service de ces personnes et ces personnes en retour retirent plus de satisfaction de leur travail. Il est irrationnel d’exiger d’un grand scientifique qu’il participe aux travaux de la ferme, parce que ce chercheur profiterait infiniment plus à la société avec une heure de laboratoire qu’avec mille heures dans les champs. Si l’on se préoccupe de la santé physique du chercheur, il pourrait tout aussi bien pratiquer un sport qui lui plaît. Le pouvoir spirituel est la capacité la plus rare et la plus subtile. La société devrait donc demander à ceux qui sont dotés dans ces trois capacités (physique, mentale et spirituelle) plus de service spirituel, moins de service intellectuel et encore moins de service physique. Pour Sarkar de telles personnes peuvent rendre le plus de service à la société. Ceux qui n’ont qu’un pouvoir physique et mental (guerriers, intellectuels et capitalistes) rendent moins de servie. Ceux qui ne sont dotés que d’un pouvoir physique (ouvriers non qualifiés) font un travail non négligeable, mais seulement sous la direction de personnes dotées spirituellement ou mentalement. Il en découle que l’on ne doit pas confier le contrôle de la société à ceux qui n’ont que de la force physique même s’ils ont de surcroît du courage, de l’intelligence, ou de l’expérience. On doit plutôt confier le contrôle de la société à ceux qui ont toutes ces caractéristiques plus la qualité spirituelle car seul eux peuvent travailler de manière désintéressée dans l’intérêt de tous – on leur donne le nom de vrais sages (sadvipra).

Eléments de confort

Dans PROUT, le concept d’éléments de confort ne se résume pas aux biens immobiliers. Les êtres vivants ont d’innombrables désirs physiques et psychiques. PROUT utilise le terme « élément de confort) » (atiriktam en sanscrit) pour tout objet non essentiel qui aide à assouvir de tels désirs. PROUT reconnaît qu’il devra toujours y avoir un écart de richesse entre les gens. Il y aura toujours des personnes qui sont plus fortunées. Même sans entrer dans d’autres considérations, cela est la conséquence de la nature limitée des biens matériels. Par exemple, avec la technologie dont nous disposons aujourd’hui, il serait impossible de fournir un jet privé à chaque habitant de la planète. PROUT prend une approche proactive en ce qui concerne les rétributions matérielles pour que cet écart de richesse serve l’intérêt collectif et soit diminué régulièrement. PROUT s’attache à couvrir les besoins minimums de l’époque puis à distribuer le restant sous la forme d’éléments de confort, selon le degré de leur mérite. En pratique, cela devient un processus à trois stades : 1. On garanti à tous ses besoins essentiels. 2. On garantit un maximum d’éléments de confort à ceux qui rendent plus service à la société que la majorité des gens, à condition que cela ne viole pas l’intérêt général. 3. On garantit un maximum d’éléments de confort à tous (y compris les gens du commun). PROUT prédit que ce processus sans fin aura pour effet d’augmenter sans arrêt le niveau de vie des gens les plus défavorisés. On doit aussi mentionner que la société de PROUT inclue les créatures non humaines. On peut envisager qu’un jour les chiens, les chats, les singes, les vaches, etc. profiteront aussi d’une couverture minimale et d’un maximum d’éléments de confort (selon PROUT). Dans le futur il est possible que les singes aient évolué au stade où sont à présent les humains, et que les êtres humains, soient alors à un stade beaucoup plus avancé.

Artistes et écrivains

L’éducation n’est pas seulement un processus informel à la maison et un processus formel à l’école. Les artistes et les écrivains – ceux qui produisent, présentent, ou interprètent des œuvres au public – jouent un rôle primordial dans la formation des enfants et des adultes. Si leur travail est inspirant cela aura un effet très bénéfique sur la société. Il arrive souvent que de telles personnes soient incapables de gérer les affaires courantes (par exemple, organiser un spectacle ou faire les comptes). PROUT les libérerait de leurs soucis matériels pour qu’ils se concentrent sur leur domaine de prédilection. Pourtant, de nos jours de telles personnes sont bien intégrées dans la société. Leur vie quotidienne est souvent analysée dans le détail et rendue publique. Ils se doivent donc de conserver un haut niveau de moralité. Sinon ils risquent d’influencer négativement la société. PROUT retirerait le droit de se produire à tout artiste, quel que son talent (même les plus talentueux) qui n’aurait plus la moindre pureté personnelle.

Autosuffisance

« Si vous voulez que quelqu’un soit respecté, vous devrez lui procurer ces trois choses simultanément : la reconnaissance, l’autosuffisance économique, l’éducation. » Shrii Shrii Anandamuti

Le Nouvel humanisme soutient que toutes les exploitations se basent sur une exploitation psychique. Les exploités se sentent dépendants des exploiteurs. Pour remédier à cela PROUT encourage l’autonomie. L’autonomie n’est garantie que lorsque l’on a atteint l’autosuffisance. PROUT s’efforce donc de rendre chaque zone socioéconomique autosuffisante et de rendre autonome chaque canton (le niveau de planification économique le plus bas). PROUT veut lancer des mouvements sociaux pour établir des zones socioéconomiques autosuffisantes dans le monde entier. Selon Sarkar, ces mouvements devraient avoir la maxime suivante : connaissez la région, préparez le plan, et rendez service à la population. Autrement dit, chaque zone socioéconomique devrait élaborer et mettre en œuvre ses propres programmes de développement, prenant en compte des facteurs comme les ressources naturelles, la topographie, le système fluvial, les conditions culturelles, les communications, et le potentiel industriel. Pour PROUT, si l’on n’utilise pas correctement une part importante de la production d’une zone socio-économique, ou si l’on exporte son capital, la zone ne peut prospérer. On doit donc utiliser au maximum toutes les ressources et éviter tout drainage de capitaux.

Chômage

PROUT considère que tous les citoyens ont droit au minimum vital et que la société est dans l’obligation de le leur donner. La meilleure façon de faire cela est de garantir un emploi à tous et non par un système de prestations sociales. En accord avec ses objectifs de décentralisation économique et d’autosuffisance, PROUT vise un taux d’emploi de la population locale de 100 % (et non le taux de plein emploi actuel qui lui est légèrement inférieur). PROUT définit la population locale comme ceux qui ont fusionnés leurs intérêts socio-économiques avec les intérêts de la zone socio-économique dans laquelle ils vivent. Ici, on ne prend pas en considération la race, les croyances, le sexe, la langue, le lieu de naissance, etc. Le seul critère est l’identification avec la zone socio-économique. Ceux qui gagnent leur vie dans une zone socioéconomique mais dépensent régulièrement leurs gains dans une autre zone socio-économique sont considérés comme des étrangers, une population non-locale ; parce qu’une telle conduite est contraire aux intérêts de la zone socioéconomique qui l’emploi. La sortie de capitaux que cela engendre sape le développement économique de la zone. C’est pourquoi PROUT donnera la priorité à la population locale sur les étrangers en matière d’emploi. Une main d’œuvre excédentaire est un signe de sous développement. Pour vaincre le chômage, PROUT prendra des mesures à court terme et sur le long terme. 1. A court terme, PROUT lancera des industries à forte main d’œuvre ou développera celles qui existent déjà, surtout celles qui produisent des produits essentiels. 2. Sur le long terme, PROUT développera des industries à forte intensité capitalistique pour augmenter la capacité productive de la zone socioéconomique. Ce programme de développement restera la priorité économique numéro un tant que la population locale ne jouira pas d’un taux d’emploi de 100%. Une fois cet objectif atteint, PROUT évitera de démarrer de nouveaux programmes de développement tant qu’on n’a pas besoin de main d’œuvre supplémentaire.

Les coopératives

Seul le système coopératif est à même d’assurer le progrès sain, coordonné, de l’humanité, et de forger des liens complets et durables entre tous les membres d’humanité. Prabhat Ranjan Sarkar

Les coopératives sont le composant principal de la structure industriel que PROUT recommande pour son économie générale. PROUT encourage les coopératives pour toutes les industries de taille moyenne à grande (y compris l’agriculture et les services) à l’exception des industries clefs. POUT prévoit que la mise en œuvre de coopératives aura beaucoup d’effets positifs. Le fait de mettre en mettant en commun leurs ressources donne aux membres des coopératives de réels avantages économiques : une plus grande efficacité dans la production, des coûts de production réduits et une sécurité financière plus importante. De plus l’expérience coopérative est une source d’harmonie dans la société. Comme le dit Sarkar : « La société est le mouvement collectif d’un groupe de personnes qui ont pris la décision unanime d’avancer vers un but commun. Plus les êtres humains avancent en unisson dans tous les aspects de la vie, à l’exception des quelques aspects qui sont très personnels, plus le bien-être de la société sera élevé. »

PROUT fait une distinction claire entre les coopératives de PROUT et les communes. Selon PROUT, les communes se basent sur une coopération subordonnée et la négation du droit d’accumuler de la propriété privée. En d’autres termes, les communes ne font que produire et distribuer de manière totalement enrégimentée. Le manque de motivation et d’enthousiasme de leurs membres ont tendance à faire baisser la production plutôt que de l’augmenter. En revanche, les coopératives de PROUT se basent sur une coopération coordonnée, une coopération entre « des êtres humains libres, dotés de droits égaux et d’un respect mutuel envers l’autre, chacun travaillant pour le bien-être de l’autre ». PROUT encourage des coopératives de toutes sortes, par exemple : les coopératives agricoles, les coopératives de producteurs (en particulier pour les produits essentiels), des coopératives de consommateurs, (encore une fois, surtout pour les produits essentiels), des coopératives de service, des banques coopératives et les coopératives de construction de logement. Selon PROUT, le succès des coopératives sera proportionnel au degré de présence des trois facteurs suivants : - Moralité - Une administration forte - Une acceptation enthousiaste du système coopératif

Criminologie

« Si l’on introduit un système pénal axé sur les mesures correctives, les criminels, qu’ils soient ou non profondément impliqués dans le crime, n’auront plus de raison de se plaindre de qui que ce soit. Même s’il y des erreurs de jugement, cela ne pourra les affecter. Une personne qui est certainement coupable, profitera d’un système de mesures correctives, et même une personne qui n’est pas coupable profitera d’un tel système. » Prabhat Ranjan Sarkar

En ce qui concerne la criminologie, Sarkar classe les criminels en cinq catégories : - Les criminels de nature - Les criminels par habitude - Les criminels dus à l’environnement - Les criminels par indigence - Les criminels dus à une faiblesse momentanée

Les criminels de nature

Ces criminels sont nés avec un dérangement mental qui peut avoir une origine physique (par exemple, glandulaire ou chromosomique). Dans une certaine mesure, leur développement mental est retardé. En conséquence, ils peuvent avoir des instincts plus développés que la plupart des êtres humains. On peut subdiviser ces criminels en deux groupes : - les criminels de ce groupe sont typiquement tranquilles et sous développés mentalement. Ils peuvent prendre longtemps pour apprendre à marcher, et ils ont une tendance à baver. Ils ne peuvent distinguer le bien du mal et prennent plaisir à mentir et à faire souffrir les autres. Ils deviennent généralement de petits voleurs contrairement à ceux qui commettent des attaques à main armé, parce qu’ils n’ont pas le courage de commettre des actes antisociaux ouvertement. Ils peuvent agir de leur propre initiative ou sous l’instigation d’autrui. - Les criminels nés de ce groupe prennent plaisir à agir cruellement qu’ils soient provoqués ou pas. Ils ont une inclination naturelle à estropier et à tuer. Ils considèrent la compassion et la conscience comme une faiblesse. Ils ne commettent généralement pas de petits vols, car ils considèrent ces actes comme rabaissant. Même s’ils manquent de discernement sur certains points, ce ne sont pas des idiots. Il arrive à ces criminels de devenir membre d’un gang. - Pour Sarkar, lors du jugement de criminels nés, on ne doit pas seulement prendre en compte l’importance du crime. Comme ces criminels sont des malades mentaux, on doit aussi tout mettre en œuvre, de manière compassionnelle, pour leur guérison. Sur ce point, Sarkar affirme que les criminels nés ne peuvent être totalement guéris par les psychologues. Ils auront aussi besoin de l’assistance de médecins et de sociologues.

Les criminels par habitude

Les trois facteurs suivant sont importants pour les criminels par habitude : - l’intégrité morale - la force mentale - le contrôle social Chaque fois que l’un de ces trois facteurs est faible, cela décuple les chances que se commettent des crimes par habitude. Les criminels par habitude n’ont pas de trouble congénital associés à leur criminalité. Leur traitement n’est donc pas de la compétence des médecins. En outre, les criminels par habitude sont capables de différencier le bien du mal. Leur traitement consiste donc à leur donner une base morale, une méthode pour se renforcer moralement, et un environnement social strictement régulé. En d’autres termes, le traitement psychologique, la discipline stricte du milieu carcérale, et un environnement social pur sont essentiels à leur réhabilitation. Pour Sarkar, les criminels par habitude prennent souvent la tête d’organisations criminelles. Sarkar soutient aussi qu’un grand nombre de ces criminels par habitude deviennent politiciens, vu que cette occupation leur donne la possibilité de servir leurs intérêts égoïstes et de tromper le public régulièrement. En ce qui concerne les criminels par habitude, Sarkar soutient que les juges doivent êtes plus guidés par le code pénal que par leur sensibilité humanitaire. Pour Sarkar, cela profiterait à la fois à la société et à ces criminels. Sarkar souligne que ces criminels essayent parfois d’influencer les juges (avec des pots de vin ou des menaces). Sarkar soutient que les juges doivent être dotés de beaucoup plus de pouvoir qu’aujourd’hui, s’ils veulent contenir ce type de criminalité.

Les criminels dus à l’environnement

Les criminels dus à l’environnement sont ceux qui tombent dans le crime sous l’effet de l’un de ces deux facteurs ou des deux combinés : - la pression des circonstances extérieures - une compagnie dégradante que l’on entretient volontairement ou qui nous est imposé Les circonstances extérieures peuvent être une pression des parents ou des conditions de travail difficiles. La compagnie dégradante pourrait être celle de collègues, de nos pairs, qu’elle soit réelle ou virtuelle. (En d’autres termes, selon Sarkar, même un cinéma populaire mais dégradant peut amener ce type de criminalité.) Sarkar souligne que la plupart des gens se croient blindés contre l’influence des autres, mais les faits tendent à prouver le contraire. En ce qui concerne les criminels dus à l’environnement, Sarkar affirme que les juges doivent ici donner la priorité à leur sensibilité humanitaire sur le code pénal. Dans ces cas, le criminel ne possède généralement pas de défaut inné. Donc, tant que le criminel ne s’est pas habitué au crime, sa réhabilitation restera relativement simple. Le facteur principal est de retirer au criminel son environnement négatif pour le remplacer par un environnement positif. Mais si de tels criminels se sont habitués au crime, on doit faire en sorte qu’ils ne passent cette mauvaise habitude aux autres prisonniers, quand ils sont incarcérés.

Les criminels par indigence

Sarkar soutient que la plupart des crimes dans le monde sont dus à la pauvreté. Bien que la pauvreté soit un facteur environnemental, ils méritent d’être classés à part, parce qu’ici, c’est sa propre survie qui est en jeu. Chaque être vivant a un instinct de conservation. Et s’ils ont à choisir entre mourir de faim et voler, la plupart des gens choisirait instinctivement de voler. (Bien sûr, certaines personnes pauvres s’abstiendraient de voler à cause de leur sens élevé de la moralité. Et des personnes encore plus pauvres s’abstiendront de voler car la faim a sapé leur vitalité. Ce groupe de criminels pose un problème épineux. Nombre de ceux qui ont recourt à ces crimes de désespoir ont un haut sens moral. Ils n’ont tout simplement pas trouvé d’autres moyens de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Envoyer ce type de criminel en prison risque de les endurcir. De plus, la question de la culpabilité est compliquée par le fait que la société a manqué à son devoir de couvrir les besoins essentiels de ces criminels. Par ailleurs, ce type de crime est techniquement (bien que pas fortement) immoral. C’est du vol, et le motif est égoïste. De plus, ceux qui ignorent sans cesse leur conscience pour commettre des crimes de pauvreté, finissent par s’habituer à leurs crimes. Même si on leur donnait la chance de gagner leur vie honnêtement, ils ne la saisiraient pas et resteraient dans le crime. Dans de tels cas, les juges restent de simples chefs de file, n’ayant qu’une autorité légale mais pas morale. Ici, les médecins, psychologues et sociologues ne peuvent contribuer à leur réhabilitation. La société a plus besoin d’être réhabilitée qu’un criminel frappé par la pauvreté. Pour Sarkar, seul la création d’une structure socio-économique saine pourrait résorber ce type de criminalité. Tant qu’on n’a pas établi une telle structure économique, Sarkar soutient que la seule solution honnête est d’exhorter ces criminels dus à l’indigence à embrasser le chemin de la révolution. Une révolution redistribue les richesses pour le bien-être de tous. Les révolutionnaires qui luttent pour une telle redistribution assument les risques rencontrés pour le bien de la société, et non pour leurs propres intérêts égoïstes. Sarkar prend note d’une exception dans cette catégorie de criminalité. Les personnes qui commettent des crimes du à leur indigence ne sont pas toutes pauvres en raison d’une structure socio-économique injuste. Parfois des gens aisés ont une passion pour certains vices (drogue, jeux d’argent, train de vie ruineux, etc.). Dans ces cas, leur addiction peut les réduire à la pauvreté. Puis, une fois qu’ils se sont endettés, ces gens se livreront à différents actes criminels. Ces criminels ne peuvent blâmer qu’eux même. Bien que les privations soient la cause immédiate de leurs crimes, on ne peut blâmer la société pour ces privations mais leurs propres mauvaises habitudes. On doit donc prendre des mesures correctives pour réhabiliter ce type de criminel. Dans de tels cas, la clef est de les guérir de leur addiction.

Les criminels dus à une faiblesse momentanée

La dernière catégorie de criminels est pour Sarkar ceux qui commettent un crime du à une faiblesse momentanée. L’impulsion est passagère. Elle vient et s’en va en fonction des circonstances. La kleptomanie en est un bon exemple. Parfois le désir de commettre un crime se matérialise immédiatement. Parfois cela prend des mois ou même des années pour qu’un désir se forme. Bien que l’on imagine que celui qui commet un crime immédiatement est moins coupable que celui qui prend longtemps à le commettre, Sarkar affirme que la cause de ces deux types de crimes est la même. La faiblesse mentale. La seule façon de réhabiliter ces criminels est de leur donner la force mentale dont ils manquent. Sarkar remarque que l’on peut faire croire à ceux qui sont dénués de force mentale qu’ils ont commis des crimes dont ils ne sont pas les auteurs. S’ils parlent trop vaguement ou font de fausses confessions ils peuvent être accusés à tort. Sarkar soutient que si la qualité des enquêtes laisse à désirer, la police ne fait pas bien son travail, ou le juge manque de discernement, il se peut qu’un innocent soit condamné. Ayant à l’esprit la possibilité que des innocents soient envoyés en prison, Sarkar soutient que ces institutions se doivent d’être correctives plutôt que punitives.

Le cycle social

PROUT voit la société comme un cycle en rotation. Selon PROUT, la société est toujours dominée par une classe socio psychique et cette classe laisse finalement la place à une autre classe socio-psychique. La société traverse successivement une ère prolétarienne (dominée par la psychologie de masse), une ère guerrière, une ère intellectuelle et une ère capitaliste. L’ère capitaliste se termine par une révolution prolétarienne (menée par un sous prolétariat consistant de personnes ayant une psychologie martiale ou intellectuelle forcées de travailler comme de simples travailleurs.) Après cette révolution, la deuxième rotation du cycle social commence par une brève période d’anarchie qui s’achève quand les guerriers qui ont mené la révolution prennent le pouvoir, signalant le début de l’ère guerrière suivante. Ce système autorise aussi des mouvements inverses, vers l’arrière, mais de telles contre-évolutions ou contrerévolutions, sont généralement de courte durée. Cette théorie des quatre classes a une ressemblance superficielle avec le système de caste hindou, ou varnashrama. La terminologie qu’emploi Sarkar pour décrire la rotation du cycle social est quasi similaire. Au lieu de considérer les quatre varnas (littéralement couleur) comme des castes (dérivées de dogmes religieux trouvés dans le Rigveda), Sarkar les considère comme des classes socio-psychiques. - Les travailleurs non qualifiés, la masse (shudra) ont l’esprit dans l’estomac. Ils ne travaillent que sur l’ordre d’autrui. Leur couleur mentale est noirâtre. - Les guerriers (ksatriya) aiment lutter dans le domaine physique. Ce sont des aventuriers qui s’épanouissent dans l’armée, la police, les sports, etc. Leur couleur mentale est le rouge. - Les intellectuels (vipra) aiment lutter dans le domaine mental. Ils deviennent des scientifiques, des médecins, des avocats, des enseignants, etc. Ils ont une couleur mentale blanche laiteuse. - Les capitalistes (vaeshya) aiment produire des biens et des services. Ils deviennent des hommes d’affaires, des entrepreneurs, des fabricants, des agriculteurs, etc. Ils ont une couleur mentale jaunâtre. Encore une fois, les quatre classes qui dominent en alternance le cycle social ne sont pas simplement des occupations physiques. En effet, ce n’est pas parce qu’un militaire dirige une nation qu’elle est nécessairement dans l’ère guerrière. Ces couleurs (varna) représentent un état socio psychique, une condition de l’esprit collectif. La façon la plus facile de déterminer la classe (varna) au pouvoir est de la déduire d’expressions culturelles comme le style de défilé, la musique, l’art, la sculpture et l’architecture. Par exemple, dans une ère dominée par la mentalité martiale, les fêtes se célébreront probablement par un défilé militaire, montrant parfois les armes les plus récentes. Dans une ère où domine la mentalité intellectuelle, les fêtes se célébreront probablement par des performances artistiques de haut niveau (par exemple, une pièce de théâtre inspirante ou un concert de musique classique. Dans une ère dominée par la mentalité capitaliste, les fêtes sont l’occasion de plaisirs plus matériels (par exemple, un concert de musique populaire, une exhibition de nouvelles technologies, et un feu d’artifice. Il y a d’autres indicateurs de la mentalité sociale. Par exemple, une société qui est extrêmement enrégimentée connaît probablement une ère guerrière.

Démocratie

« La démocratie politique est devenu est grand canular pour les peuples du monde. Elle leur promet une ère de paix, de prospérité, et d’égalité ; mais en réalité elle créé des criminels, encourage l’exploitation, et jette les gens du commun dans un abîme de chagrin et de souffrance. Les jours de la démocratie politique sont comptés. PROUT réclame une démocratie économique, pas une démocratie politique. » Prabhat Ranjan Sarkar

PROUT fait la distinction entre deux types de démocratie : la démocratie politique et la démocratie économique. Certains activistes sociaux – par exemple, Noam Chomksy – voient la démocratie économique comme un important ingrédient de la démocratie politique. En revanche, Sarkar (le fondateur de PROUT) considère que les deux formes de démocratie sont totalement incompatibles.

La démocratie économique

Pour PROUT, le contrat social concerne largement le désir de sécurité des êtres humains. Cette sécurité est presque essentiellement de nature économique. L’essence de la démocratie économique est la décentralisation économique qui permet d’assurer la sécurité économique de tous. En d’autres termes, la démocratie économique donnerait le pouvoir économique (contrôle de l’appareil de production et de distribution des biens et services) aux populations locales. La concentration des richesses est dans la nature du capitalisme. Autrement dit, le capitalisme centralise le pouvoir économique. Pour PROUT c’est l’expression du désir de profit. A la différence du capitalisme, la démocratie économique entraîne une production pour la consommation (les besoins des consommateurs) plutôt qu’une distribution pour le profit. Comme c’est une contradiction fondamentale, PROUT affirme que la démocratie économique n’est pas réalisable sous un système capitaliste. PROUT pose comme postulat quatre éléments dont a besoin la démocratie économique : - La couverture des besoins essentiels de l’époque - Un pouvoir d’achat toujours croissant - Les décisions économiques laissées aux populations locales - Pas d’ingérence étrangère dans l’économie locale.

La démocratie politique

La démocratie politique est généralement saluée comme le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Même si elle n’avait pas été mise en pratique dans sa forme la plus idéalisée quand Abraham Lincoln prononça ces mots, la démocratie politique repose sur une décentralisation politique qui prend la forme du suffrage universel. En d’autres termes, tout adulte ayant l’âge prescrit a le droit de voter. Cependant, dans la plupart des sociétés, de nombreux adultes se désintéressent de l’élection ou n’ont pas la conscience politique que requiert un choix informé. Les capitalistes, prenant avantage d’une telle situation peuvent aisément manipuler les élections et contrôler les politiques sociales. Pour qu’elle soit couronnée de succès une démocratie politique a besoin, selon PROUT des trois facteurs suivants : - Un niveau d’éducation élevé et généralisé - Un niveau de moralité élevé et généralisé (plus de 51% des votants doivent adhérer strictement au code de moralité) - Conscience sociale, économique et politique des électeurs

Même si ces trois conditions sont remplies la démocratie politique ne pourra agir pour le bien du plus grand nombre. Selon PROUT, on ne peut établir le bien-être social (socialisme progressiste) sous un système démocratique. Cela requiert la dictature éclairée des vrais sages (sadvipras). En bref, PROUT préconise une démocratie économique (décentralisation économique et centralisation politique) et non une démocratie politique (décentralisation politique et centralisation économique).

Développement

Conforme à sa vision organique de la société, PROUT constate que les civilisations viennent et s’en vont, naissent et meurent. Par exemple, l’antique civilisation égyptienne qui a construit les pyramides a disparue. Bien que le pays soit identique, la société qui l’habite est différente. Pour PROUT le développement de toute société dépend de six facteurs : - Une idéologie spirituelle - Une pratique spirituelle - Une théorie socio-économique - Une approche sociale - Des écritures - Un précepteur

En outre, pour PROUT le bien d’un individu et le bien de la société sont indissociables. Autrement dit, le bien-être individuel dépend du bien-être de la société, et le bien-être social dépend du bien-être des individus. C’est pourquoi le troisième principe fondamental de PROUT demande un développement complet des potentiels individuels et collectifs (physique, mental et spirituel).

Droits de la femme

« Les différences naturelles et biologiques entre les hommes et les femmes appellent à la coopération coordonnée non à la coopération subordonnée… Que les femmes soient à l’avant-garde de la révolution que l’humanité doit accomplir pour des lendemains glorieux. » Prabhat Ranjan Sarkar

Sarkar observe que dans tous les domaines, les hommes ont soit restreints les droits des femmes soit subordonnés ces droits à leur bon vouloir. Selon Sarkar, ce biais n’est pas inné aux êtres humains. Les humains primitifs ne se comportaient pas de cette manière tout comme ce comportement est absent dans certaines sociétés primitives du monde moderne. C’est plutôt une condition qui a évoluée avec le temps, les femmes commençant par céder volontairement une partie de leurs droits aux hommes qui ont commencé à abuser de ces droits. Aujourd’hui, en considération des femmes qui ont renié cet arrangement, Sarkar affirme que ce n’est pas aux hommes d’accorder des droits aux femmes mais plutôt de reconnaître que les femmes ont des droits. PROUT dénonce toutes les superstitions et dogmes qui limitent les droits des femmes. Pour en finir avec l’exploitation physique ou psychique des femmes, PROUT prône : - L’éducation gratuite de toutes les femmes quelque soit leur pays d’origine - Pas de discrimination dans le domaine social, éducatif, ou religieux - Donner à toutes les femmes une sécurité économique et sociale

Droits de propriété

Les droits de propriété sont au cœur du système légal. Ils constituent aussi une différence majeure entre le capitalisme et le communisme. Si le capitalisme soutient le droit de propriété individuel, le communisme abolit ce droit. PROUT a une approche intermédiaire en reconnaissant que les êtres vivants ont le besoin psychologique d’accumuler des biens (par besoin de sécurité) mais que la société doit restreindre cette liberté d’accumuler. La position de PROUT sur les droits de propriété s’inspire du système de succession du Dáyabahága en vigueur au Bengale. PROUT étend ce système à l’univers entier considéré comme la propriété du Créateur divin. Par conséquent, les êtres créés (les enfants d’un père divin) ne peuvent posséder quoi que ce soit – ils peuvent seulement utiliser les choses, individuellement ou collectivement. PROUT affirme que la quantité de tout usufruit devrait être déterminée par la société, qui agit comme leur parent. Une accumulation de richesse excessive menace le bonheur et le bien-être d’autrui. C’est pourquoi on considère cela comme quelque chose de « manifestement antisocial ».

Economie

Le deuxième principe fondamental de PROUT réduit l’économie à ses deux éléments essentiels : la production et la distribution. Pour une production optimale PROUT prescrit l’utilisation maximale de toutes les ressources, qu’elles soient animées ou inanimées. Pour une distribution optimale PROUT prescrit une approche rationnelle à la différence de la main invisible d’Adam Smith et le « selon sa contribution ou selon son besoin » de Karl Marx. Pour mettre en œuvre une telle économie, PROUT divise l’économie en quatre parties : l’économie populaire, la psycho-économie, l’économie commerciale et l’économie générale. En ce qui concerne ces quatre dimensions Sarkar déclare : La plupart des économistes d’aujourd’hui comprennent juste une fraction des principes de l’économie générale et connaissent un peu plus l’économie commerciale, mais ces deux catégories sont encore dans un stade sous-développé. Les économistes modernes oublient totalement l’économie populaire et la psycho-économie d’où leur absence dans la pensée économique moderne.

L’économie populaire

L’économie populaire couvre tous les aspects de la production et de la distribution des besoins essentiels de l’époque. Pour PROUT, la première mission de toute économie est de garantir à tous ces besoins essentiels et de faire en sorte que le niveau de cette couverture s’accroît continuellement. En outre, l’économie populaire se donne les missions suivantes : - Assurer le plein emploi - Eradication de la pauvreté généralisée - Développement de l’économie rurale - Socialisation par étape de la terre au profit de ceux qui y travaillent physiquement ou intellectuellement - Formations pratiques aidant les gens à trouver du travail dans leur région qu’elle soit urbaine ou rurale - Bureau de placement - Transport, transbordement, chargement, et déchargement de matériaux - Génération d’énergie bon-marché et l’alimentation en eau - Décentralisation économique - Encouragement de l’esprit coopératif (dynamisme) - Planification au niveau du canton

La psycho-économie

Pour PROUT il y a une grande différence entre la propriété matérielle et la propriété intellectuelle. Contrairement à la propriété matérielle, la propriété intellectuelle a une nature hautement élastique. C'est-à-dire, la possession d’une propriété intellectuelle n’empêche personne de posséder la même propriété. En revanche, les biens physiques ne sont pas aussi élastiques. Si l’on possède une propriété matérielle, personne d’autre ne pourra posséder la même propriété. Si quelqu’un a un fichier mp3 dans son ordinateur, d’autres personnes peuvent avoir le même fichier mp3 dans leur ordinateur ; cependant, si une personne a un pain dans sa cuisine, les autres ne peuvent avoir le même pain dans leur cuisine. PROUT cherche plus à canaliser les désirs humains vers les biens psychiques ou spirituels que vers les biens physiques. De cette façon, PROUT satisfait les besoins essentiels et la soif de liberté et de progrès de tous. La psycho-économie a deux branches : - Contrecarrer l’exploitation psycho-économique - Augmenter la nourriture psychique destinée aux psychismes individuels et collectifs.

Economie commerciale

« La valeur de l’argent croît avec sa mobilité… La maxime : « faites circuler l’argent », est aussi vrai que le proverbe : « faites circuler les wagons ». » Prabhat Ranjan Sarkar L’économie commerciale est l’application de méthodes scientifiques et efficaces de production et de distribution qui ne génèrent pas de pertes et s’assurent que la production dépasse les apports. Le capitalisme a quelque peu développé cet aspect de l’économie mais sa production est plus motivée par le profit que la consommation (comme c’est le cas avec PROUT). Sous le capitalisme, les délocalisations d’entreprises vers une région où les coûts sont moindres et l’exploitation des matières premières d’un pays sous-développé sont toutes deux des politiques commerciales acceptables sinon souhaitables. Sous PROUT, aucune des deux ne serait acceptable. Sous PROUT, l’efficacité de la production et de la distribution est améliorée par l’allocation judicieuse d’éléments de conforts. Une autre façon d’améliorer l’efficacité est de restreindre l’embauche des populations nomades. Le système bancaire est un élément crucial de l’économie commerciale. Sans les banques, la mobilité de l’argent serait affectée. Cependant, les banques et les institutions similaires ont tendance à être avides. C’est pour cette raison qu’elles font des prêts risqués ou peu judicieux. Quand cela se passe, les titulaires du compte risquent de perdre leurs économies. PROUT veut donc mettre le système bancaire totalement sous contrôle. L’établissement de banques coopératives locales peut réduire les risques liés à cette activité. Pour ce qui est de la politique monétaire, PROUT prône le retour au standard or ou tout autre étalon reconnu. Cela éliminerait l’inflation et augmenterait le pouvoir d’achat. En principe, PROUT soutient le libre-échange pour augmenter la distribution et réduire les manipulations sur les prix. PROUT considère les marchés spéculatifs comme une source d’exploitation et seront donc fermés pour cette raison.

Economie générale

L’économie générale est constituée de deux parties : - L’organisation de la structure industrielle - La coordination de la planification économique à tous les niveaux La politique globale de PROUT en matière d’économie générale est cohérente avec ses objectifs de décentralisation économique et d’autosuffisance régionale.

Structure industrielle

PROUT étend le concept d’industrie au secteur agricole et à d’autres types de services, soutenant qu’eux aussi devraient être gérés aussi efficacement que les industries. En ce qui concerne la structure industrielle, PROUT est partisan d’une approche à trois niveaux : - Les industries clefs sont les industries qui sont essentielles au fonctionnement des autres industries (par exemple, l’industrie minière, les industries productrices d’énergie, l’industrie laitière, et le système postal.) Comme ces industries sont cruciales pour l’économie entière on doit les gérer sans perte ni profit. Selon PROUT l’Etat doit surveiller de près ces industries pour le bien de la société entière. En d’autres termes on ne doit jamais les privatiser car cela aurait un effet désastreux sur l’économie entière. Pour compenser en partie l’inefficacité d’un contrôle gouvernemental et pour encourager la décentralisation, PROUT donne au gouvernement local la responsabilité de gérer les industries clefs. La plupart des industries clefs sont de très grande taille. Mais dans certains cas, elles peuvent prendre la forme de coopérative de taille moyenne à grande ou même d’une petite entreprise. Si c’est le cas, PROUT mettrait ces activités sous la surveillance du gouvernement local. - les industries d’une taille moyenne à grande qui ne sont pas des industries clefs doivent prendre la forme de coopératives. Concernant l’agriculture (la terre et sa récolte), à la différence des agrico-industries (qui produisent tous les équipements liés la culture et la récolte) et des agro-industries (transformant la production agricole), PROUT soutient que les coopératives sont la meilleure façon de rationaliser le secteur agricole. Les coopératives permettent d’utiliser la terre plus efficacement tout en garantissant la sécurité économique à tous les agricultures. Prenant en compte le puissant sentiment qui lie les fermiers à leur terre, PROUT suivrait quatre phases pour le lancement des coopératives agricoles. La période de transition permettra à tous de se familiariser avec le nouveau système et de voir les bienfaits individuels et collectifs qu’ils en tirent. - Les entreprises de petite taille pourront être gérées comme un commerce privé. La plupart du temps, ces entreprises privées produisent des biens non essentiels ou des objets de luxe, c'est-à-dire, des articles de confort. Les entreprises de petite taille incluent les entreprises artisanales. Bien que ces commerces soient gérés comme une entreprise privée, PROUT demande qu’elles restent en phase avec le secteur coopératif de façon à garantir l’équilibre de l’économie.

Planification économique

PROUT réorganisera les nations et enfin le monde entier en zones autosuffisantes, sur la base de critères socio-économiques et géographiques au lieu des critères politiques utilisés actuellement. A l’intérieur de chaque zone socio-économique s’effectuera une planification décentralisée jusqu’au niveau cantonal. Le canton est le niveau ultime de planification économique car au-delà elle n’est plus faisable. Autrement dit, la planification économique fonctionne à de nombreux niveaux – canton, ville, régions, national et global – mais la planification au niveau cantonal sera le niveau de planification le plus bas. Comme la planification au niveau cantonal est essentielle à la décentralisation économique, elle devrait être pratiquée par tous les cantons, et ce point devrait entrer dans la constitution. Sous PROUT, la planification économique prend en ligne de compte quatre facteurs : - Le coût de la production - La productivité - Le pouvoir d’achat - La nécessité collective (les besoins d’une zone socioéconomique, qu’ils soient présents ou futurs) La plupart des planifications au niveau du canton sont intra-cantonales (elles ne concernent qu’un seul canton). Cependant, il arrive parfois que des planifications inter-cantonales soient requises. La planification inter-cantonale ne s’applique que dans des régions économiques où la coordination et la coopération d’au moins deux cantons (généralement adjacents) se révèlent mutuellement bénéfiques.

Economie équilibrée

Pour PROUT une économie est saine que s’il y a un équilibre entre les différents secteurs qui la constituent. Sinon, il ne peut y avoir d’équilibre et balance dynamique (pramá) dans la vie socio-économique. Pour Sarkar, le manque d’économies équilibrées dans le monde a non seulement un effet dévastateur sur les économies concernées. Cela ruine aussi la paix mondiale et hâte la dégénérescence psychique, qu’elle soit individuelle ou collective.

Décomposition de la population et des types d’occupation dans une économie équilibrée

L’agriculture devrait occuper de 30 à 40% de la population. Un pourcentage inférieur à 30% indique que l’on néglige l’agriculture. A plus de 30% l’agriculture serait sous pression. Les agrico-industries devraient occuper de 10 à 20% de la population. Ce secteur produit tout ce dont a besoin la filière agricole (pioches, haches, bêches, tracteurs, etc.) Les agro-industries doivent occuper de 10 à 20% de la population. Ce secteur transforme tous les produits de la récolte (minoterie, papèterie, l’industrie de la conserve, etc.) Les industries non agricoles doivent occuper de 20 à 30% de la population. Moins de 20% serait un signe de sous-industrialisation et plus de 30% serait un signe surindustrialisation. Le commerce doit occuper 10% de la population. Ce secteur comprend les commerces privés de petite taille. Les emplois intellectuels ou de bureau, doivent occuper 10% de la population. Ce secteur comprend l’éducation, la recherche scientifique, les industries du loisir, les emplois médicaux, la bureaucratie gouvernementale, etc. S’il n’y pas assez de gens travaillant dans les industries non agricoles (industries lourdes, industries pharmaceutiques non à base de plante, etc. de même que certains emplois du tertiaire (police, armée, etc.) on réduira la population employée par les trois autres secteurs (agricole, agrico-industriel et agro-industriel.) La sous-industrialisation réduit le pouvoir d’achat et donc le niveau de vie des populations locales. Selon PROUT, une zone socioéconomique sous-industrialisée a plus de chance de devenir le satellite économique d’une zone socioéconomique sur-industrialisée, qui transforme la zone plus pauvre (sous-industrialisée) en son fournisseur de matière première et de produits agricoles. La zone sur-industrialisée force aussi la zone sous-industrialisée à acheter ses produits finis. Si elle perd ce marché la zone sur-industrialisée a toutes les chances de connaître une récession ou une dépression économique avec le chômage qui lui est associé.

Changement

Le cinquième principe fondamental de PROUT observe que le changement est une constante dans cet univers. Les trois facteurs relatifs (le temps, l’espace et la forme) changent constamment par rapport à eux-mêmes et par rapport au deux autres facteurs. Pour PROUT, le changement est donc inévitable. Ce que PROUT prescrit n’est pas le changement mais plutôt le progrès.

Education

« Sont éduqués ceux qui ont appris beaucoup, mémorisé beaucoup, et utilisé leurs connaissances dans la vie pratique. Ce sont ces vertus que j’appelle « éducation » ». Prabhat Ranjan Sarkar

Sarkar avait beaucoup à dire sur l’éducation. Il fondit aussi le système d’éducation d’Ananda Marga, qu’utilise actuellement plus de mille écoles dans le monde, allant du jardin d’enfant à l’université. A cet égard PROUT s’attache seulement à ce que la meilleure éducation possible soit accessible à tous. C’est pourquoi PROUT prend un certain nombre de mesures concernant l’éducation. Par exemple : - Les salaires des enseignants de tout niveau, tout particulièrement ceux aux niveaux les plus bas, doivent être relevés, pour attirer et retenir un personnel hautement qualifié. - Le gouvernement doit financer l’éducation publique mais ne doit pas s’impliquer dans le choix du programme scolaire. Tout ce qui concerne directement l’éducation doit être aux mains des seuls éducateurs. (Pour cela, on peut élire les commissions appropriées). - Les enseignants doivent posséder un niveau moral exemplaire, parce que les élèves sont aussi sensibles à leurs mots qu’à leurs actions. Les enseignants qui n’arrivent pas à maintenir ce niveau de moralité devraient être renvoyés.

Degré d’alphabétisation

PROUT ne considère pas le fait de savoir lire et écrire comme une condition préalable pour être considéré comme éduqué. Un fermier analphabète peut en savoir plus sur la qualité de sa terre qu’un diplômé d’université. Cependant, Sarkar affirme que savoir lire et écrire est un atout dans le processus d’éducation et nous aide à nous rappeler ce que nous avons appris. C’est pourquoi PROUT fait la promotion de programmes visant un taux d’alphabétisation de 100%. PROUT requiert aussi aux votants dans une démocratie politique de posséder au moins cette qualité.

L’éducation des enfants

« Pour développer une vision saine, la chose la plus importante dont ont besoin les enfants est un idéalisme robuste. Pour leur donner cela, les parents ont seulement besoins de deux vertus : la maîtrise d’eux-mêmes et un bon discernement. » Prabhat Ranjan Sarkar

PROUT prend en compte le rôle vital que jouent les parents et les tuteurs en ce qui concerne l’éducation. Les enfants reçoivent leurs premières leçons sur le monde de leurs parents ou tuteurs. C’est pourquoi les habitudes et opinons des parents et tuteurs laisse une marque indélébile sur l’esprit impressionnable de leurs enfants. PROUT donne donc aux parents et tuteurs la responsabilité de l’éducation morale des enfants. S’ils s’en montrent indignes, alors les enseignants et autres amis de la société devront s’acquitter de cette responsabilité.

Elever la conscience

Selon PROUT, éduquer les êtres humains sur leurs droits – sociaux, économiques, mentaux, et spirituels – développe la connaissance ; et la pleine application de ces droits affine la science. Dans cette perspective, en ce qui concerne l’éducation, PROUT encourage avidement l’élévation de conscience et rejette toute discrimination fondée sur la race, la couleur, le sexe ou l’ethnie.

L’éthique spirituelle (Yama Niyama)

Yama :

L’innocuité (Ahi?sá) : Ne pas blesser ou nuire, par ses actes, ses pensées ou ses dires. La vérité (satya) : Avoir des paroles, des pensées et des actions justes, en gardant à l’esprit le bien d’autrui. L’honnêteté (Asteya) : S’abstenir du désir prendre ce qui appartient à autrui ou de le priver de son dû. La pensée spirituelle (Brahmacarya) : Maintenir constamment sa pensée sur Dieu, Le voyant en toute chose. La simplicité de vie (Aparigraha) : Refuser toute commodité qui ne soit pas essentielle.

Niyama :

La pureté (Shaoca) : Cela comprend la propreté du corps et de l’environnement ainsi que la pureté de l’esprit. On peut rester pur mentalement en agissant avec bonté envers les créatures vivantes, en faisant preuve de charité, en aidant autrui et en agissant bien. Le contentement (Santosa) : C’est être content de ce que l’on a. Il est essentiel d’essayer d’être toujours joyeux. La pénitence (Tapah) : Vivre et rendre service à son prochain en se privant. La lecture spirituelle ( Svádhyáya) : Etudier les textes et commentaires spirituels pour en comprendre le sens profond. La méditation (Iishvara Pranidhána) : S’immerger dans le flot spirituel et pour cela, avoir fermement foi en Celui qui régit ce monde, dans le bonheur comme dans le malheur, et se penser comme son instrument dans toutes les circonstances de la vie. L’intention est primordiale, mais autant que possible, l’intention devrait se conformer à l’action. La moralité a une place primordiale dans PROUT. Comme le dit Sarkar : Souvenez-vous, l’existence même de l’humanité se base sur la moralité ; quand la moralité conduit les êtres humains à exprimer pleinement leurs qualités les plus nobles, on réalise alors sa valeur pratique. On appelle « progrès social » l’effort concerté de combler l’écart entre la première expression du moralisme et l’établissement de l’humanisme universel. Et l’on appelle « société » le corps collectif engagé dans cet effort concerté. PROUT fait une distinction philosophique entre le moralisme et la moralité. Le terme moralisme, lorsque PROUT l’emploi, fait allusion à l’inclination naturelle des êtres humains à différencier le bien du mal – une éthique intuitive. Ce moralisme, qu’il soit laïque ou religieux, est quelque peu contradictoire et difficilement applicable. Ses différentes interprétations rendent l’éthique profane difficile a appréhender, et cela d’autant plus que la plupart de ses interprétations sont relativistes. Quant à l’éthique religieuse, elle est souvent pétrie de dogmes et n’est donc pas plus facile à appréhender que l’éthique laïque. En revanche, PROUT voit la moralité comme une série de dix principes fixes avec une qualité spirituelle innée. Ces principes sont le code yoguique de Yama Niyama. Sarkar expose ces principes dans son Guide pour une Conduite Humaine. Dans ce livre, il dit que le but de la moralité yoguique est double : - Elle donne à ceux qui la pratiquent l’inspiration et la force de devenir des êtres humains idéaux. - Elle crée de bons citoyens.

Gouvernement mondial

Les avancées technologiques, tout particulièrement dans le domaine de la communication, donnent le sentiment que le monde se réduit. Nous avons été témoin de deux guerres mondiales dans la première moitié du vingtième siècle et il est clair que toutes les nations sont interconnectées. C’est ainsi que naquit l’internationalisme qui prit la forme de la Ligue des Nations et subséquemment de l’Organisation des Nations Unies. PROUT, quant à elle ne soutient pas l’internationalisme. PROUT défend l’universalisme. En accord avec cette position PROUT réclame la formation d’un gouvernement mondial. Pour Sarkar, le principal obstacle à la formation d’un gouvernement mondial n’est pas le scepticisme de la population ou la divergence des intérêts nationaux. L’obstacle principal se trouve plutôt avec les intérêts acquis des dirigeants nationaux qui craignent une perte de pouvoir consécutive à l’adoption d’un gouvernement mondial. Néanmoins, pour dissiper les craintes populaires, PROUT propose une implémentation progressive du gouvernement mondial et de ses deux chambres. La chambre basse sera élue sur la base de la population, et la chambre haute aura un représentant par pays. La chambre basse proposera les lois, et la chambre haute devra les ratifier. 1. A sa première phase d’implémentation, le gouvernement mondial n’aura qu’un pouvoir législatif. Ici on ne laissera aux gouvernements nationaux que le pouvoir administratif d’appliquer les lois conçues par le gouvernement mondial. Cela empêchera certains gouvernements despotiques d’infliger des atrocités à ses minorités linguistiques, religieuses ou politiques. 2. A la deuxième phase le gouvernement mondial aura la charge du pouvoir administratif. La fusion des armées nationales en une armée mondiale ou police mondiale éliminera les longs conflits armés entre nations. Cela instaurera une paix et une prospérité plus durables.

Histoire

PROUT pense que l’étude de l’histoire ne devrait pas se limiter aux dates, aux événements, aux personnes éminentes, et aux intérêts en place. PROUT préférerait que l’étude de l’histoire se porte sur la façon dont l’humanité a progressé et progresse encore par un combat collectif pour surmonter les obstacles. Comme le dit Sarkar : « Les annales de l’histoire humaines devraient montrer la quantité de progrès et de prospérité qu’ont amenés les différentes communautés, dans quel domaine de la vie sociale et dans quelle partie du monde – seuls de tels événements importants sont dignes d’être enregistrés. Les historiens devraient aussi étudier les tribulations qu’ont traversées les êtres humains, comment ils ont surmonté ces tribulations, comment les êtres humains s’attaquèrent aux multiples obstacles pour apporter un développement social plus important, etc.

L’impôt sur le revenu

Une économie proutiste n’aura pas besoin et ne tirera pas profit d’un impôt sur le revenu. Tous les impôts requis seront perçus au début de la production ou de la distribution locale.

Justice

« Je pense que des imperfections entacheront toujours un système pénal, aussi bon soit-il et il n’est donc pas dans la nature d’un être humain d’en pénaliser un autre. » Prabhat Ranjan Sarkar

Pour Sarkar, l’esprit sous-jacent de la justice est l’effort mental d’établir la vérité. La justice est ce que les êtres humains considèrent collectivement comme vrai dans ce monde relatif ou la société. Dans sa tentative de dispenser la justice, l’intellect humain est confronté au combat entre les forces progressistes et les forces régressives, entre le bien et le mal, et recherche la ligne d’action vertueuse. Pour PROUT la justice commence avec le procès et se termine avec l’exécution des mesures correctives appropriées. Certains pensent qu’un être humain n’a pas le droit de juger un autre être humain, et ce point de vue a sans doute quelques mérites. Mais PROUT considère que tout être humain a le devoir de corriger les défauts des gens avec lesquels ils sont en contact. En fait, pour PROUT, la santé de la société toute entière dépend de la reconnaissance de ce devoir. Logiquement, les mesures correctives sont mises en place après le procès. Le procès est donc une nécessité pratique. En d’autres termes, ne pas avoir recours à un procès serait aussi une injustice. En outre, cela laisserait la société à la merci de tout gouvernement oppressif qui pourrait s’emparer du pouvoir.

Justice sociale

« Aucune de vos pensées, mots ou actions, ne devrait être injuste. Bien que je l’aie dit avant, je vais me répéter : soixante quinze pour cent des maux de la société sont le fruit des injustices. » Prabhat Ranjan Sarkar

Dans les autres systèmes de société (notamment le capitalisme et le communisme), les intérêts en place ont empêchés l’établissement d’une société totalement égalitaire. Pour remédier à ce problème PROUT s’assurerait que l’égoïsme ne soit pas en mesure d’affecter la société. PROUT luttera contre toutes les discriminations, le favoritisme en matière de droits sauf quand nous voulons inspirer certaines personnes à entreprendre des activités qui profiteraient directement à la société ou récompenser un service remarquable. PROUT éduquerait toute la population sur ses droits en tout domaine et encouragerait toute personne à user de ces droits complètement. En vertu du troisième principe fondamental de PROUT, tous devraient avoir la chance de se développer pleinement. Selon PROUT, chaque être a droit (pour les humains, on parle de droit humain) à une part des ressources du monde. Toutefois, PROUT observe qu’aucune entité de cet univers est n’identique à une autre. C’est pourquoi PROUT n’essaie pas de fondre toute personne et tout objet dans le même moule. Pour que la distribution soit juste, PROUT mettrait donc en œuvre une distribution équitable plutôt qu’une distribution égale. PROUT doit tout d’abord fournir à tous et de manière égalitaire leurs besoins essentiels, puis s’efforcer de réduire l’écart entre les riches et les pauvres, les privilégiés et les défavorisés, par une rétribution judicieuse. Avec cette dynamique, PROUT s’attend à élever continuellement le niveau de vie de tous. PROUT ne néglige ou ne rejette personne. Même les exploiteurs les plus rapaces – même le 1% - font partie de la famille universelle que PROUT a conceptualisée. Selon PROUT, la société humaine doit aller de l’avant à l’unisson sur le chemin du bien-être, aidant chacun à être un bon citoyen et être humain idéal. Traiter quiconque comme un exclu ou cultiver des sentiments de vengeance ne constituerait, dans la vision de PROUT, qu’un obstacle au progrès.

Langue et écriture mondiales

Bien que PROUT respecte toutes les langues, on a besoin d’une lingua franca pour mieux communiquer. Pour l’instant, l’anglais est le langage mondial, mais cela peut changer dans le futur. Selon PROUT, la langue qui est la plus largement pratiquée dans le monde devrait être reconnue comme langue mondiale et enseigné dans toutes les écoles primaires et secondaires comme deuxième langue obligatoire (après la langue locale). Autant que possible, l’éducation supérieure devrait être donnée dans la langue mondiale. Bien que d’importance relativement moindre, PROUT soutient aussi l’adoption d’une écriture mondiale. Selon Sarkar, l’écriture romane étant pour l’instant la plus scientifique, elle devrait servir d’écriture mondiale. Cet alphabet pourra ou non être utilisé dans l’apprentissage de la langue locale selon la volonté de la population ; mais tous devraient être encouragés à apprendre l’écriture mondiale. Pour faciliter cet apprentissage, on enseignera la langue mondiale en faisant usage de l’alphabet mondial.

Liberté

En matière de liberté civile, PROUT suit le principe de vivre et laissez vivre. PROUT recherche un mélange heureux de liberté individuelle et d’intérêt collectif. En d’autres termes, chacun doit être libre de se développer physiquement, mentalement, et spirituellement tant que ses actions n’entravent pas les efforts d’autrui ou de la collectivité de quelque manière que ce soit. En pratique, cela veut dire que selon les circonstances, il peut y avoir une restriction considérable des libertés sur le plan physique. Mais que sur les plans mental et spirituel il y aura une liberté beaucoup plus grande. Le degré de limitation se basera sur une conception générale de la vertu et du vice. Selon PROUT, la vertu est ce qui aide la société et accélère le progrès collectif ; et le vice est ce qui va a l’encontre de l’intérêt collectif.

Besoins essentiels

PROUT conçoit deux types de besoins essentiels : les besoins essentiels de la vie et les besoins essentiels liés à l’époque. PROUT fournira les deux types de besoins essentiels en s’assurant qu’ils sont disponibles en quantité suffisante et que chacun dispose d’un pouvoir d’achat adéquat et en croissance constante. Cela entre dans le champ de l’économie populaire dans le système économique quadridimensionnel proposé par PROUT.

Les besoins essentiels de la vie

PROUT dénombre cinq besoins essentiels pour les êtres humains : l’alimentation, l’habillement, le logement, l’éducation de base, et la santé. Fournir ces nécessités de la vie est non seulement désirable mais une obligation morale pour la société humaine. Bien qu’aucun être ne soit identique à un autre, tous les êtres humains ont un droit égal à vivre avec un corps sain dans un esprit sain. Pour cela, ils ont au moins besoin de ces cinq choses. Les désirs humains sont illimités. Ce que l’on considère comme un extra aujourd’hui peut être vu comme un besoin essentiel demain. Prenons l’exemple des téléphones cellulaires. C’est une technologie relativement récente. La première patente pour un téléphone cellulaire portable fut enregistrée en octobre 1973. Aujourd’hui, moins de quarante ans après, il y a plus de 6 milliards d’abonnements à des téléphones portables, soit 87% de la population mondiale. En d’autres termes, les téléphones cellulaires ont même atteints le bas de la pyramide économique, faisant d’eux ce que PROUT appelle un besoin essentiel de l’époque. Selon PROUT, la société humaine n’est pas juste obligée de fournir à tous le minimum vital. Elle doit plutôt fournir à tous les besoins minimum de l’époque.

Le libre échange

Le libre échange est un système économique dans lequel il n’y a pas d’impôt sur les importations ou de taxe sur les exportations. PROUT soutient le libre échange entre les zones socioéconomiques qui ont atteint l’autosuffisance. Cela accroîtra la prospérité en réduisant les prix payés par les consommateurs et en compensant les problèmes liés à une surproduction ou une sous-production locale temporaire. Cela empêcherait aussi des opportunistes de créer des pénuries artificielles. Tant qu’une zone socioéconomique n’a pas atteint l’autosuffisance, on devra prendre des mesures protectionnistes pour s’assurer le bien-être de la population locale. Pour résumer, PROUT est partisan du libre échange entre toues les régions du monde dans la mesure où il a des effets bénéfiques.

Loi

La loi maintient l’intégrité sociale. Sans elle, la société, dans la mesure où elle survit, est réduite à une tyrannie. L’absence de loi menace non seulement notre existence sociale, mais aussi notre identité sociale. La notion de droit de propriété est au cœur de nombreuses lois, que la société soit capitaliste ou communiste. Le premier principe fondamental de PROUT est la directive fondamentale en matière de loi et la fondation pratique qui sert de base aux quatre autres principes. Toutefois, la manière dont le premier principe fondamental est appliqué – les nuances concernant la justice sociale – sont le fruit de l’impact théorique des quatre principes qui sont le surplombe.

La non-violence

On définit communément la violence comme la menace ou l’emploi d’une force physique au risque de blesser les autres. La non-violence est l’abstention de toute violence dans le cadre de sa moralité personnelle ou d’une action militante. PROUT insiste que la notion de non-violence en tant qu’impératif moral ou social n’est pas seulement fausse, elle est hypocrite. PROUT maintient que ceux qui établiront la paix sensible ne pourront jamais arriver à cette fin par la non-violence. Pour être clair, PROUT considère que la violence ne peut résoudre aucun problème social. En effet, la violence engendre la violence, et à ce titre la violence est elle-même un problème social. Mais on a souvent besoin de violence (qu’elle soit physique ou intellectuelle) pour créer une pression circonstancielle temporaire destinée à résoudre les injustices sociales ou les problèmes socio-économiques. Selon Sarkar, toutes les solutions – proutistes, néo humanistes, ou issues d’autres idéologies, devraient être inspirées par et en accord avec l’amour universel.

La paix

Selon PROUT, il est utopique de penser que l’on peut établir une paix sociale absolue vu que l’univers change constamment dû à un conflit continuel entre les forces conscientes et statiques. C’est pourquoi PROUT voit la paix comme quelque chose de relatif. En d’autre terme elle n’a pas d’existence autonome. PROUT reconnaît deux types de paix sociale : la paix consciente (sensible) et la paix statique. Durant la paix consciente, la société progresse continuellement. Dans cet état, les gens ressentent généralement une amélioration de leur niveau de vie et de leur qualité de vie. PROUT voit la paix statique comme quelque chose d’indésirable. Seule la paix consciente mérite d’être maintenue. C’est pourquoi Sarkar encourage ceux qui veulent la paix consciente d’acquérir la force requise pour la maintenir.

Politiciens et autres célébrités

Comme pour les artistes et écrivains, l’exemple que donne les politiciens et autres célébrités influence inévitablement la société. Ils ont donc aussi un grand rôle à jouer dans l’éducation. C’est pour cela que la politique de PROUT concernant les politiciens et autres célébrités est similaire à celle concernant les artistes et écrivains. PROUT considère qu’il est essentiel pour ceux occupant un poste prestigieux d’avoir une base morale.

Prama

Le pramá est un concept qu’introduisit Sarkar en 1987. Il signifie « équilibre et balance dynamique ». Le pramá offre un système avancé de prise de décision où s’équilibre toutes les types d’utilisation (en accord avec le quatrième principe fondamental de PROUT). Pour appliquer le pramá, on doit identifier les triangles de force associés à la situation étudiée.

Révolution

PROUT considère qu’il y a deux types de révolution. Toute révolution apporte de nombreux changements sociaux. Dans le domaine de la politique, les deux types de changement que l’on qualifie souvent de révolutionnaire sont : - La révolution de palais parfois appelé un coup d’état - Un changement dans la pyramide du pouvoir (parfois appelé une révolution populaire ou un remaniement politique)

Ces deux types de changement n’améliorent pas la condition des gens ordinaires. Dans le premier cas, la révolution de palais, le changement ne concerne que les gens au pouvoir. Dans le deuxième cas, le changement n’est sensible que chez les gens occupant une place médiane dans la pyramide du pouvoir. Dans le premier cas, ils s’emparent souvent du pouvoir par des méthodes qui sortent de la légalité. Dans le deuxième cas, ils se saisissent du pouvoir par la voie démocratique. Comme aucun de ces modes de transformation n’améliore de manière significative le niveau de vie des gens du commun (les masses), PROUT ne les considère pas comme progressistes ou même révolutionnaires. Selon PROUT, seul un événement capable de transformer la société à tous les niveaux mérite le nom de révolution. Il arrive que des ouvrages sur PROUT qualifient cette révolution de nucléaire. La définition officielle de la révolution de PROUT se trouve dans le verset 5 : 4 d’Ananda Sutram. Tiivrashaktisampátena gativardhanam viplavah. [On nomme révolution l’accélération du mouvement du cycle social par l’application d’une force.] On nomme contre-révolution un événement ramenant la société à l’ère sociale qui précédente. Si le changement demande moins de force ou prend plus de temps, PROUT l’appellera une évolution. Cette évolution de la société sera annulée par une contre-évolution. Selon PROUT, il y a, d’un point de vue pratique, seulement deux types de révolution : la révolution physique et la révolution intellectuelle (ou révolution démocratique). Bien que Sarkar ait détaillé les trois stades de la révolution intellectuelle, il dit que ce type de révolution n’est possible qu’en théorie. Ailleurs Sarkar mentionne aussi les sept stades de la révolution physique, mais ce livre, ou cette portion de livre, est épuisé pour le moment.

Les vrais sages (Sadvipra)

PROUT confiera aux vrais sages (sadvipra) la tâche de diriger le cycle social. PROUT définit les vrais sages (sadvipra) comme les révolutionnaires spirituels qui, tout en suivant strictement les principes moraux, travaillent sans relâche et systématiquement à l’élévation humaine par le biais de changements progressistes. Les vrais sages ne sont pas une classe sociale – ni économiquement ni socialement. Ils viennent de touts les horizons et ont des antécédents divers. On n’engage pas les vrais sages (sadvipra). On les choisit plutôt pour leur « conduite exemplaire, actes désintéressés, sens du devoir, et intégrité morale ». Les vrais sages (sadvipra) sont essentiels au bon déroulement du cycle social. - Quand une ère décline assez pour que la classe socio-psychique dominante se livre à une exploitation avide, les vrais sages (sadvipra) applique la force requise pour faire tourner le cycle social jusqu’à l’ère à venir, typiquement jusqu’à l’ère suivante. - Chaque fois que l’administration d’une ère particulière devient corrompue, les vrais sages (sadvipra) appliquent la force que requiert un remplacement des gens au pouvoir. Si, par exemple, une administration du début de l’ère capitaliste se met à exploiter la population, les vrais sages (sadvipra) peuvent contester les élections pour remplacer cette administration. Les écrits proutistes, tout spécialement quand ils critiquent la démocratie politique, font souvent allusion à la dictature des vrais sages (sadvipa). Cependant, PROUT a son propre concept de dictature. Compte tenu des dérives possibles d’une dictature individuelle, PROUT n’y est en principe pas favorable. La dictature des vrais sages prendra plutôt la forme d’une oligarchie bienveillante. Une société idéale aura suffisamment de vrais sages (sadvipra) pour gérer les affaires sociales par le biais de comités, gouvernementaux ou non gouvernementaux, opérant hiérarchiquement dans tous les secteurs clefs (art, éducation, justice, économie, etc.). On appliquera le principe de séparation des pouvoirs et l’on donnera à des commissions différentes le soin de gérer l’exécutif, le législatif et le système judiciaire. Il y aura aussi un comité suprême de vrais sages (sadvipra), chargé à la fois de prescrire des politiques de haut-niveau et de superviser les activités de toutes les commissions qui lui sont inférieures hiérarchiquement. Dans ce système, on aura une sélecto-élection pour choisir les membres des commissions. On éliera les membres de la partie synthétique (les comités qui ratifieront les politiques). Alors que l’on sélectionnera les membres de la partie analytique (les commissions qui établissent les politiques officielles).

Science et technologie

« On doit cultiver la science pour développer la conscience. Le bien-être collectif des êtres vivants restera un rêve lointain tant que les gens conscients ne contrôlent pas totalement la science. » Shrii Shrii Anandamurti

PROUT soutient tout développement scientifique et technologique. Sarkar affirme que le progrès n’est pas compatible avec l’emploi de technologies dépassées. Il insiste que la société doit surmonter tous les obstacles, petits ou grands, que produisent l’adoption d’idées progressistes et de technologie moderne. Par exemple, en ce qui concerne l’industrie et l’agriculture, PROUT est partisan de l’emploi des toutes dernières technologies. Sous PROUT, ce type de rationalisation n’accroîtra pas le chômage. O atteindra plutôt au plein-emploi avec une réduction du temps de travail proportionnée à l’accroissement de productivité résultant de l’introduction de méthodes et moyens de production plus efficaces. PROUT a une vision détaillée de la science et la technologie. Pour PROUT, aucun dogme ou superstition ne devrait bloquer le progrès individuel et collectif de l’humanité, qu’il soit physique, mental ou spirituel.

Société

« Dans l’intérêt de l’ensemble des êtres vivants, le capitalisme doit arriver à sa fin. » Prabhat Ranjan Sarkar Sarkar définit la société ainsi : Samánam ejati iti samájah « La société est le mouvement collectif de personnes qui ont prit une décision unanime d’avancer ensemble vers un but commun. » Quand les membres d’une société décident unanimement : « Nous avancerons ensemble, nous vivrons ensemble dans les temps heureux ou troublés », on appelle leur mouvement collectif une société (samaj). Certains peuvent être très avancés ; certains peuvent être à la traîne. Certains peuvent être incapables de marcher du à des douleurs dans les jambes. Certains sont peut-être tombés sur la tête. Ceux qui ne se préoccupent de leurs compagnons restés à la traîne ne méritent pas le nom de membre de la société. Les membres de la société se doivent d’avancer à l’unisson ; et pendant qu’ils avancent ensemble, chaque membre doit se sentir responsable pour tous les autres membres de la société. Ceux qui sont incapables d’avancer doivent être portés pour ne pas affecter le rythme du mouvement collectif. De manière générale, la vision sociale de PROUT est similaire à celle du nouvel-humanisme. Autrement dit, la société de PROUT a une dimension inclusive ; elle ne se constitue pas seulement d’êtres humains mais de tous les êtres vivants. Quand elle prend en compte seulement la race humaine, PROUT l’appelle généralement la société humaine. Tout comme le nouvel humanisme, PROUT voit la société comme un être intégral qui est synergétique c'est-à-dire qu’il est plus grand que la somme de ses constituants. Pour PROUT, toute société a un corps collectif, un esprit collectif ainsi qu’une dimension spirituelle.

Une société idéale

Selon PROUT, une société idéale a suffisamment de vrais sages (sadvipra) pour faire tourner le cycle social lorsque c’est nécessaire, et faire reculer les abus de pouvoir et l’injustice dans tous les domaines. PROUT appelle un tel Etat une société de vrais sages (en sanscrit, sadvipra samaj). PROUT prévoit qu’une société à ce niveau de perfection sera une famille universelle bienheureuse.

Système judiciaire

Sarkar soutient que la différence principale entre le système administratif et le système judiciaire est que le système judiciaire est moins demandant en discipline que ne l’est le système administratif. Au contraire, le système judiciaire devrait donner la priorité à la rationalité, la tolérance et la bienveillance. En tant que tel, on voit souvent des juges tempérer la législation d’une administration d’une touche d’humanité. Les citoyens devraient plus accepter le verdict d’un juge que les déclarations générales d’une administration quelconque. Si cela ne se produit pas, c’est le juge qui en sera responsable. PROUT accroîtra l e pouvoir des juges en leur donnant le droit d’employer des détectives et en leur donnant l’autorité finale dans tous les procès, y compris dans les procès à jury. Si le juge et jury arrive à une conclusion différente dans une affaire, la décision du juge sera respectée. Cependant, si lors d’un procès, le jury suspecte que le juge n’est pas impartial, le jury aura le droit de déférer l’entière procédure à une autorité judiciaire plus élevée. Cela devrait se faire avant que le juge ne donne son verdict. Si l’autorité judiciaire plus haute se range à l’opinion du jury, le juge devrait être démis de ses fonctions. Naturellement, ce système requiert des juges de très haut calibre. Ils doivent non seulement connaître la loi, mais doivent aussi posséder un grand pouvoir de discernement. Et plus important que tout, ils doivent avoir un niveau moral exemplaire.

Le système pénitentiaire

« La peine capitale n’équivaut-elle pas à couper la tête pour se débarrasser d’un mal de tête ? » Prabhat Ranjan Sarkar

Même les meilleurs juges et les meilleurs jurys ne peuvent donner un verdict correct dans tous les cas. Pour compenser les possibles injustices, le système pénitentiaire se doit d’être très humain. Pour PROUT, les prisons ne doivent pas conçues pour punir mais pour réhabiliter. Les médecins mettent les patients souffrants de maladie contagieuse en quarantaine pour protéger les gens en bonne santé pendant qu’ils essayent de les guérir. Le système pénitentiaire isole donc nécessairement les criminels pour protéger le reste de la société. Mais le but principal du système pénitentiaire est de réhabiliter les prisonniers. PROUT rejette la loi du talion (le principe de représailles, un œil pour un œil). Selon PROUT, une société humaine qui se comporte de cette manière s’abaisse jusqu’au niveau des criminels. Pour PROUT, une société civilisée doit s’efforcer de guérir les criminels. La manière de les guérir dépend non seulement de la sévérité du crime commis mais aussi (et, dans certains cas, encore plus) de la nature du criminel.

Vitalité sociale

Selon PROUT, le meilleur indicateur de la vitalité d’une société est la croissance du niveau de vie la population. En ce qui concerne cette croissance, PROUT ne se satisfait pas d’une croissance constante mais d’une croissance exponentielle.

Zones socioéconomiques

Pour parvenir à la décentralisation économique, PROUT prône la formation de zones (ou unités) socioéconomiques dans le monde entier. On déterminera ces zones sur la base de facteurs tels des problèmes économiques en commun, des potentialités économiques communes, des traits géographiques communs, des similarités ethniques et un héritage sentimental (émanant de liens socioculturels tels que le langage, l’histoire et les expressions culturelles). Chaque zone économique planifiera sa propre économie, qui devra aussi être décentralisée. Le canton sera le niveau de planification économique le plus bas. PROUT envisage que la planète entière pourrait devenir une zone socioéconomique unique. PROUT encourage l’expansion naturelle des zones socio-économiques sur la base de quatre facteurs : - Le métissage culturel - L’efficacité de l’administration - Le degré d’avancement de la science (tout particulièrement en matière de transport et de communications) - La parité économique

Activités

Sarkar établit l’organisation Proutiste Universel (PU) pour défendre les idéaux de PROUT. Les activités de PU comprennent la diffusion de nouvelles et d’opinions (par le biais de différents media) et l’établissement de cinq fédérations : - Fédération des Agriculteurs de Proutiste Universel (FAPU) - Fédération des Intellectuels de Proutiste Universel (FIPU) - Fédération des Ouvriers de Proutiste Universel (FOPU) - Fédération des Etudiants de Proutiste Universel (FEPU) - Fédération des Jeunes de Proutiste Universel (FJPU) Avec PU, Sarkar établit Filles de PROUT (alias Femmes Proutistes), une organisation composée de femmes et gérée par les femmes. Dans certaines régions du monde se sont développé des mouvements sociaux locaux dans la ligne de PROUT (par exemple, un mouvement de libération du Bengale nommé Amra Bangali). Et dans le monde entier les proutistes soutiennent des mouvements nouveaux ou préexistants qui sont en accord avec les idéaux de PROUT, par exemple, le mouvement pour la démocratie économique.